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lunedì 1 ottobre 2012

Catherine Jeannin-Naltet (GLFF) : une Grande Maîtresse « réglo » et courageuse


A la GLFF, le changement, c’est maintenant ! En propulsant mi-septembre l’ancienne conseillère fédérale Catherine Jeannin-Naltet, 62 ans, la Grande Loge Féminine de France (14 000 sœurs) a mis à sa tête une juriste très à l’aise dans ses escarpins et à la détermination aussi forte que visible. Entretien décapant avec une femme spontanée.
Comment êtes-vous entrée en maçonnerie ?
Je suis issue d’une famille catholique bas-normande, aînée d’une fratrie de quatre filles. Installée à Lyon, j’ai réalisé que beaucoup de mes amies étaient franc-maçonnes. J’ai été initiée en janvier 1986 dans la loge lyonnaise La Règle d’Or (Rite Français Rétabli). Ce qui m’a marquée, c’est la puissance de la chaleur humaine. Je n’ai pas oublié l’oratrice aveugle, le jour où je suis passée sous le bandeau. Elle lisait son rituel en braille. C’était dans un très beau temple, rue Montesquieu, et il y avait un vrai crâne dans le cabinet de réflexion, ce qui ne se fait plus. Les agapes étaient servies à tables par des apprenties. J’aimais l’atmosphère. J’ai le goût de la spiritualité. Ma loge est désormais Agapé (REAA), à Paris.
Pourquoi avoir choisi une obédience féminine et non pas mixte ?
A la vénérable qui m’a posé cette question il y a près de trente ans, j’ai répondu que j’étais divorcée et heureuse. J’étais séductrice dans la vie profane. En maçonnerie, pas question de séduction : c’est un endroit pour réfléchir entre femmes. Et n’allez pas imaginer que j’ai changé d’orientation sexuelle ! Je ne suis pas non plus une féministe militante. Pour moi, la dignité humaine passe avant toute chose. Je ne privilégie pas la fraternité entre sœurs comparée à la fraternité entre sœurs et frères. Par ailleurs, je ne suis pas d’accord avec Régis Debray lorsqu’il dit [au Grand Dîner de la GLDF] : « La fraternité, c’est la seule force que l’on a quand on est faible. » La fraternité n’a pas besoin de faiblesse pour exister. Cette vision réductrice m’a contrariée.
Est-il exact que vous êtes une femme d’autorité et de courage ?
Oui. J’en ai apporté la preuve lorsque j’étais en première ligne au sein du groupe de juristes qui a affronté l’affaire Coquard[voir un article de L'Express en 2003]. Au bac de philo, je me souviens avoir traité le sujet : « L’ordre ou la liberté« . Ce qui guide mes décisions, c’est la volonté de faire respecter nos règles communes et d’assurer notre cohésion. Être Grande Maîtresse, c’est remplir une fonction pendant le temps d’un mandat. Cela ne me monte pas à la tête. Je suis connue pour être réglo.
Comment allez-vous gérer les dérapages de deux sœurs, une dans l’Hérault l’autre dans le Tarn-et-Garonne ?
Dans le cas de la sœur de l’Hérault, il s’agit de propos écrits. Et elle persiste et signe. Le racisme ne passera pas par nous. J’irai jusqu’au bout pour faire respecter notre « Déclaration de principes » : « La GLFF proclame son refus de toute discrimination, haine, violence, contre une personne ou un groupe de personnes en prétextant de leur origine, de leur appartenance à une ethnie, à une religion déterminée. » (1) Le Conseil fédéral est unanime. Notre AG est très émue. Dans le cas du Tarn-et-Garonne, une sœur élue locale, qui se revendique de la GLFF, a tenu des propos honteux. Dans les deux cas, la justice maçonniques est saisie. Dans le premier cas, nous nous battrons pour obtenir l’exclusion. Pas dans le second cas. Heureusement, sur 14 000 sœurs, ce sont les deux seules affaires que l’on a « en magasin ».
Comment vous situez-vous vis-à-vis de la recomposition du PMF (paysage maçonnique français) ?
Nous voulons être bien avec tout le monde. Notre indépendance est sacrée. Nous serons toujours d’accord pour combattre ensemble en faveur de valeurs communes. Mais si le GODF veut nous attirer dans son clan, c’est non.  Nous ne passerons sous la coupe de personne. Nous refusons les visées hégémonistes (3).
Le nouvelle mixité du GODF vous dérange-t-elle ?
Ils font ce qu’ils veulent. Et si des sœurs veulent aller chez eux, pas de problème. Du moment que le GODF ne crée pas de loge féminine, en application de notre protocole de 1982 (2). Le GODF me dit que 90 de nos sœurs sont venues chez eux, alors que je n’en compte que 40. Ce qui est possible à l’avenir, c’est que les frères du GODF nous envoient moins de candidates. Je ne suis malgré tout pas du tout inquiète. Notre obédience est très bien gérée : alors que nous sommes locataires, nous allons pouvoir acquérir un siège social de 800 m² à Paris.
VOIR ICI le CV de la Grande Maîtresse : JEANNIN GLFF BIO

(Tratto da: La Lumière)