Dans un communiqué publié hier, Me Monique Legrand, administrateur judiciaire de la GLNF, a confirmé la liste des 10 candidats à la Grande Maîtrise qui vont s’affronter le 30 mars (s’ils se maintiennent tous, ce qui est peu probable). Voir ici le communiqué de Me Legrand(19.03.2012). La mise à l’écart d’Alain Juillet, principal leader de l’opposition en tant que président de l’ULRF a donc aussi été confirmée. Il répond à mes questions.
Votre exclusion de la liste des candidats est-elle légale ?
Non. Me Monique Legrand et surtout son avocat Me Stéphane Dumaine-Martin ont tort. Il n’est en effet pas indispensable d’être membre du Souverain Grand Comité pour être candidat à la Grande Maîtrise. Ce n’est pas un hasard si cette condition ne figure pas dans les statuts et règlements de la GLNF, les seuls qui sont déposés en Préfecture. Les Constitutions de l’Ordre ne peuvent pas être une référence pour un juge.
Saisissez-vous la Justice ?
Non. Pour contester mon exclusion de la compétition, il faudrait un procès au fond, et cela prendrait trop de temps, alors que l’AG de ratification est prévue en juin.
Vous ne semblez pas surpris par cette décision d’exclusion ?
Je ne le suis pas, car, depuis 15 jours, on m’annonçait que l’équipe de François Stifani allait tout faire pour convaincre Me Legrand d’écarter ma candidature. Les arguments utilisés n’ont que l’apparence du droit, et ils exploitent toutes les failles interprétatives.
Pourtant, depuis le 4 février 2012, Me Legrand n’avait-elle pas pris pour la première fois des décisions favorables à l’opposition ?
Tout à fait. Mais elle a effectué depuis un virage à 180°. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai des soupçons. On saura tôt ou tard la vérité. Mais quand ? Je ne m’explique donc pas son revirement. Mais je le respecte comme je respecte toutes des décisions judiciaires.
Demeurez-vous membre de la GLNF ?
Nous allons créer une nouvelle obédience, comme prévu depuis bien longtemps. Et dès qu’elle sera créée, en avril prochain, je démissionnerai de la GLNF, comme je l’ai toujours annoncé.
Serez-vous candidat à la Grande Maîtrise de la nouvelle Grande Loge ?
Je n’en sais rien, car ce n’est pas le problème actuel. Les frères, au sein des loges fondatrices, vont avoir à élire leurs représentants, et ce sont ces derniers qui désigneront le Grand Maître.
Combien de frères espérez-vous regrouper ?
Tout dépendra de celui qui sera désigné le 30 mars comme candidat Grand Maître de la GLNF. L’envie des frères d’être dans une Grande Loge qui correspond à leur attente sera-t-elle plus forte que l’inquiétude de quitter celle qu’ils connaissent ? Mais quel que soit l’élu du 30 mars, il y a fort à parier que pour gagner il aura dû passer des alliances, et ce sont ces alliances qui sont dangereuses. N’oubliez pas que ce n’est pas seulement ma candidature qui a été écartée, c’est aussi plus d’une centaine de frères écartés du Souverain Grand Comité par François Stifani qui ne seront pas réintégrés. Pour la plupart, ils m’auraient soutenu.
Votre mise à l’écart de la course à la Grande Maîtrise de la GLNF ne fait-elle pas le jeu de François Stifani et de ceux qui veulent que rien ne changent ?
Exactement. C’est pour cela que j’ai été écarté. Je gênais tout le monde. Si le Souverain Grand Comité n’avait pas été profondément remanié depuis un an par François Stifani, j’aurais pu arriver en tête au 1er tour de l’élection du 30 mars. Étant exclu de la compétition, j’ai mal à la GLNF, pour paraphraser une formule célèbre. Je pouvais engager une réforme en profondeur dans l’intérêt des frères. Je le ferai donc ailleurs, avec d’autres. Et le nombre des frères qui vont répondre à notre appel ne sera pas ridicule. Loin s’en faut. Il n’y qu’à voir l’enthousiasme que suscite la création de la nouvelle Grande Loge.
(Tratto da: La Lumière)